Se frotter quand ça fait mal
Pourquoi avons-nous le réflexe de se frotter quand on se fait mal? Ça, c’est une grande question! Tout le monde a une histoire de douleur vive à raconter. Qui ne s’est jamais cogné le tibia sur un banc de gymnase? Qui ne s’est jamais donné un bon coup de marteau sur un doigt?
Il existe différentes fibres dans notre peau qui nous donnent de l’information sur notre environnement. À la surface de notre peau, il existe de nombreux capteurs d’information. Ces derniers nous informent sur la température, sur la pression et sur les dangers possibles, comme la douleur.
Pour cette dernière, il existe une sorte de fibre qui amène l’information de douleur vive de type piqûre ou brûlure qui nous fait sursauter pour éloigner notre corps du danger. Ces fibres sont rapides et nous protègent.
D’autres capteurs existent pour la douleur, mais ils sont plus lents. Ils amènent l’information vers le cerveau pour nous informer sur le caractère plus lancinant de la douleur. Vous savez, cette douleur qui persiste après le retrait de notre doigt prit dans le cadre de porte! C’est le temps de l’élancement. Celui qui nous donne le goût de se frotter ou d’appliquer une pression sur le membre atteint.
Mais l’action de se frotter, que soulage-t-elle?
Il existe une autre sorte de capteurs, d’une classe différente, qui nous donnent de l’information sur le toucher plus doux, sur la pression et la vibration.
Quand on stimule ces récepteurs en frottant doucement et sans douleur, ceux-ci ont la capacité de diminuer notre perception de l’information douloureuse en limitant l’information transmise par nos fibres de douleur. Elles sont comme le gardien d’une porte qui empêche les mauvaises personnes d’entrer dans un endroit, ou encore comme des écouteurs qu’on mettrait sur nos oreilles pour nous protéger du bruit.
Ces fibres limitent l’intensité de la douleur à notre cerveau. Le T.E.N.S. peut faire la même chose en limitant la porte d’entrée de l’information de la douleur intense et saisissante, si les paramètres sont bien configurés.
Alors, est-ce bon de se frotter le gros orteil après se l’être cogné sur le coin du divan?
Selon la science de l’information douloureuse, oui!
La prochaine fois que vous vous cognerez ou que vous vous tournerez une cheville, par exemple, il sera bon de vous frotter doucement.
Par contre, le soulagement durera un certain temps. Cela ne règlera pas tous vos maux. Il faut aussi continuer de bouger progressivement, si la blessure n’est pas grave, reprendre de la mobilité et de la force au besoin. Et, surtout, redevenir actif!
Écrit par Marie-Josée Lalonde, pht
Précédemment publié dans le journal La Voix de l’Est