Les ultrasons en physiothérapie
Vous avez peut-être entendu parler des bienfaits des ultrasons en physiothérapie, mais vous ne savez pas vraiment quelles en sont les bases scientifiques? Bernard, votre voisin, a reçu des traitements d’ultrasons et vous a mentionné que c’était génial?
Voici comment je simplifie souvent les ultrasons à mes clients. Il faut savoir que ce sont des ondes, comme les micro-ondes, les ondes radio ou les échographies. La différence entre toutes ces formes d’ondes est la fréquence à laquelle elles se répètent, la hauteur qu’elles peuvent avoir… Ce sont des espèces de « sons ». Les ultrasons traditionnels utilisés en physiothérapie sont une bande d’ondes qui ont un effet mécanique sur les cellules pour les faire vibrer avec différents objectifs thérapeutiques. On peut ajuster la profondeur à laquelle l’onde va pénétrer dans le corps, son intensité et, si on veut, son «mode», en continue ou pulsé. Les différents paramètres seront ajustés selon la condition du tissu mou. Je m’explique pour la condition du tissu mou. Cela veut dire, entre autres le temps passé depuis la blessure, ce que vous avez fait depuis la blessure, le site (l’endroit où elle se trouve), sa profondeur et l’objectif thérapeutique. Les ultrasons conventionnels sont utilisés pour aider la récupération, par exemple d’un ligament, d’un muscle, d’un tendon ou d’une bourse.
Les ondes seront programmées pour un effet de réchauffement du tissu, pour briser des adhérences et/ou pour avoir un effet de pompage des tissus (effet mécanique). Un gel à base d’eau est utilisé sur la peau intacte pour que le courant puisse voyager.
Dans certains cas, les ultrasons peuvent être effectués dans un contenant d’eau lorsque des endroits sont plus difficiles à atteindre comme le pourtour d’un petit doigt. Les ultrasons voyagent au travers d’une sonde ayant une surface spécifique variant selon la localisation de la problématique ou de la blessure. Le professionnel de la physiothérapie qui utilise ce type d’ultrasons va bouger la sonde constamment sur la peau afin d’éviter une accumulation d’ondes dans un même secteur.
D’un traitement d’ultrasons à l’autre, il est possible que les paramètres utilisés soient différents parce que votre condition change, tout comme les objectifs thérapeutiques. Il existe des contre-indications absolues à l’utilisation des ultrasons conventionnels en physiothérapie dont les suivantes (ceci n’est pas une liste complète) : cancer, tumeur, région avec infection, blessure trop récente (en hémorragie), sur les parties génitales, au pourtour des yeux, chez les femmes enceintes (régions lombaire et abdominale), près d’un implant électrique (comme un stimulateur cardiaque).
Il existe d’autres types d’ultra-sons pour la réparation des fractures qui sont des ultrasons pulsés à basse intensité (LIPUS). Ces derniers sont appliqués de façon statique pour une période prolongée et à répétition afin d’augmenter la vitesse de guérison d’une fracture et/ou aider dans des cas de retard de guérison d’une fracture. Ils créeront une vibration des cellules qui simuleront un effet mécanique et favoriseront la guérison de la fracture. Il est à noter que ce type d’ultrasons n’est pas utilisé très fréquemment lors d’une fracture. Les ultrasons conventionnels ont des effets bénéfiques pour la réparation des tissus mous, mais il est à noter que ce ne sont pas que les ultrasons qui vont favoriser votre guérison et la reprise de vos activités. Les exercices d’assouplissement, de renforcement, d’équilibre, les conseils d’un professionnel de la santé et votre volonté à redevenir actif sont, habituellement, gages de succès.
Écrit par Marie-Josée Lalonde, pht
Précédemment publié dans le journal La Voix de l’Est