La capsulite rétractile de l’épaule
Le printemps s’en vient d’un bon pied et vous avez des ambitions de laver toutes les fenêtres de votre maison, sortir les meubles extérieurs et les nettoyer ainsi que faire le raclage de tout le terrain, et tout ça la même fin de semaine parce que vous voulez que ce soit propre! Vous avez bien de l’ambition mais si vous n’avez pas fait beaucoup d’effort durant l’hiver, vous devriez peut-être étaler vos activités sur plusieurs fins de semaine.
La capsulite rétractile est une problématique qui peut s’installer après une utilisation excessive de certains muscles et tendons de l’épaule, comme lors d’efforts excessifs sans entraînement préalable comme au printemps. D’autres causes existent comme ce peut être le cas à la suite d’une chute avec ou sans fracture. On peut la retrouver comme effet secondaire à la non-utilisation par protection d’une douleur à l’épaule ou encore dans l’arthrite rhumatoïde ou l’arthrose. Les personnes souffrant de diabète, d’hyperthyroïdie, de maladies inflammatoires ou neurologiques seraient plus prédisposées à développer cette problématique. Les femmes dans la cinquantaine et la soixantaine sont plus à risque de développer une capsulite, mais les hommes n’en sont pas protégés pour autant.
Bien qu’elle s’appelle capsulite, il y aurait une implication de la capsule articulaire de l’épaule en tant que telle, mais aussi des structures environnantes. Certains tendons des muscles élévateurs et rotateurs de l’épaule subiraient des changements de type contracture. Ces contractures seraient des conséquences de changements cellulaires par une production de tissu semblable à de la cicatrice et qui est moins élastique que les tissus normaux. Il n’y a pas d’explication précise des causes de ces changements, mais plusieurs hypothèses sont encore étudiées. De plus, les chercheurs n’auraient pas décelé tant d’inflammation dans l’articulation, mais plutôt des raideurs.
Il existe trois phases à la capsulite rétractile. La première phase est une phase douloureuse à l’épaule qui est pire la nuit et qui n’est pas précisément liée à des activités de la veille. Il peut y avoir des restrictions de mouvement, mais c’est surtout la douleur qui limite les mouvements. Cette période peut durer de deux à neuf mois. La deuxième phase est une phase de rétraction importante. Les mouvements de rotation et d’élévation de côté, d’élévation vers l’avant de l’épaule sont limités ainsi que la rotation interne comme c’est le cas si on veut enfiler un chandail à l’arrière du pantalon. La personne a de grandes difficultés et de la douleur à placer sa main dans le dos. La douleur est souvent moins intense au repos, mais lorsque la personne bouge, il y a beaucoup de douleur qui augmente progressivement jusqu’en fin de mouvement. Le manque d’amplitude articulaire limite plusieurs activités de la vie quotidienne. Cette période peut durer de trois à neuf mois. La troisième phase est la période régressive. Les douleurs diminuent progressivement et les mouvements s’améliorent au fil des mois. Cette période peut s’échelonner de douze à vingt-quatre mois selon la littérature.
Cette pathologie peut s’écourter avec les bons soins et au bon moment. Avec des mobilisations progressives, de la thérapie manuelle, de bons exercices d’assouplissement quotidiens et de bons conseils aux bonnes périodes de la pathologie, vous pouvez réduire la durée des inconforts. Je vous conseille donc de prendre des pauses lors de vos activités printanières afin d’éviter de développer une capsulite rétractile qui pourrait hypothéquer la belle période chaude qui s’en vient!
Écrit par Marie-Josée Lalonde, pht
Précédemment publié dans le journal La Voix de l’Est